=>>>Attention : en raison des grèves, cette séance est reportée.
Nous avons le plaisir de vous annoncer le détail de la prochaine séance « Autobiographie et Correspondances » qui aura lieu le 7 décembre de 10h à 13h, à l’ENS, au 46 rue d’Ulm (en face du bâtiment historique), en salle des Conférences.
Elle sera coordonnée par Olivier Wagner, conservateur à la BNF, département des manuscrits contemporains et nous donnera le plaisir d’entendre trois interventions
Mireille Brioude : « Le grand soleil de l’absence » : plaisir solitaire et affirmation de soi dans un passage de La Folie en tête.
Les rapports entre Jean Genet et Violette Leduc furent particulièrement houleux, faits d’admiration réciproque, de ruptures éclatantes et de réconciliations soudaines. Une scène, fameuse, de La Folie en tête évoque un repas chez la narratrice qui s’est fort mal terminé. Or, à l’issue du départ brutal de Genet, la narratrice se livre au plaisir solitaire. « Ce n’est pas la première fois » dira-t-elle et, plus loin, s’adressant aux lecteurs : « n’ayez pas honte ». Plusieurs pages sont consacrées, sans aucune censure, à cet épisode rare dans la littérature de l’époque. Dans les manuscrits, l’explosion lyrique est à son comble. Nous étudierons en parallèle la construction dramatique proposée dans l’édition finale de cette scène audacieuse et, dans le cahier correspondant, l’ébauche d’une poétique libérée de toute convention et fausse pudeur.
Alexandre Antolin : « Isabelle c’est aussi vous », les résurgences de L’Affamée dans le manuscrit de Ravages.
Dès leur première rencontre, Simone de Beauvoir devient une figure récurrente, voire omniprésente, dans l’oeuvre leducienne. Leduc lui consacrera un roman poétique complet : L’Affamée. Une seconde personne resurgit régulièrement dans la production de l’autrice, son premier amour : Isabelle. Quand la philosophe lui demande de parler de ses trois grandes amours : Isabelle, Cécile et Marc, Violette Leduc est encore occupée avec L’Affamée, qui est en cours de parution. Très vite, on constate que l’autrice mêle les deux figures et ne s’en cache pas auprès de sa protectrice : « Je vous aime et je vous aime encore dans ce que j’écris dans mon cahier car Isabelle c’est aussi vous, vous le savez. » (lettre du 16 Juillet 1949). En consultant le manuscrit de Ravages, on observe que l’écriture diariste de L’Affamée persiste, en portant aux nues, à première vue, Isabelle. Cependant, au fil des encensements, c’est bien Simone de Beauvoir qui est à nouveau l’objet des éloges. La communication s’attachera à voir les ponts entre les deux ouvrages et de voir comment les passions pour Simone de Beauvoir et Isabelle ont pu s’entremêler.
Anaïs Frantz : « Naissances de Violette Leduc. Sur les nouvelles publiées dans Pour Elle (1940-41). »
Cette intervention interrogera dans une perspective d’étude génétique de l’œuvre de Violette Leduc le statut des nouvelles parues dans le journal Pour Elle en 1940 et 1941. S’agit-il de premiers textes ou d’avant-textes appartenant à l’épitexte romanesque et autobiographique ? Peut-on y repérer des éléments propres à l’imaginaire et au style de Violette Leduc ou annonciateurs de l’œuvre au-delà du contexte politique et des contraintes éditoriales dans le cadre desquels ils ont été publiés ? Autrement dit, l’auteure « Violette Leduc » est-elle née en 1940 avec la parution des articles de Pour Elle ou en 1946 avec celle de son premier roman, L’Asphyxie ?