Le Groupe Hugo manuscrits, propose, à titre exceptionnel, une seconde séance conjointe avec le séminaire Autobiographie et Correspondances.
Celle-ci aura lieu le 18 mai 2019, de 10h à 13h, à l’ENS (45 rue d’Ulm) en salle des Résistants.
Elle nous donnera le plaisir d’entendre :
- Thomas Cazentre (Conservateur des bibliothèques) : « L’écriture journalière de Victor Hugo : l’exemple du carnet de 1872 »
- Gérard Audinet (Conservateur général du patrimoine) : « Ce que j’aime dans les manuscrits, c’est qu’il y a des dessins »
Les résumés et présentations sont au bas du message.
Au plaisir de vous y retrouver nombreux.
L’équipe du séminaire et du Groupe Hugo manuscrits
Groupe Hugo manuscrits
séance coorganisée par le CERILAC, Université Paris-Diderot, et l’ITEM (CNRS / ENS)
Séance du samedi 18 mai 2019 (10h-13h)
ENS, 45, rue d’Ulm, salle des Résistants (à droite en entrant, galerie du 1er étage)
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Thomas Cazentre
L’écriture journalière de Victor Hugo : l’exemple du carnet de 1872
Le département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France a acquis par préemption en novembre 2018 un carnet tenu quotidiennement par Victor Hugo entre juin et décembre 1872, qui n’était jusqu’ici connu que par quelques extraits, et qui vient prendre sa place dans l’importante série de carnets similaires conservés dans le fonds Hugo. Cette communication sera l’occasion de présenter ce document et, à partir de celui-ci, de s’intéresser à cette forme très particulière d’écriture journalière pratiquée par Hugo. Car si ces carnets sont des sources inestimables d’informations biographiques, ils ont jusqu’ici peu retenu l’attention comme objets matériels et textuels. Que peut-on déduire de l’examen et de la lecture de ce carnet quant à la fonction que Hugo assignait à cette écriture quotidienne, qui mêle comptabilité, agenda social, annales biographiques et historiques, anecdotes familières et notations météorologiques, choses vues et mots entendus, mise en scène de soi et confidences intimes cryptées ?
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Thomas Cazentre
Ancien élève de l’ENS Ulm, agrégé de lettres modernes, auteur d’une thèse sur « La lecture gidienne et l’idée de littérature » soutenue en 2001 à l’Université de Paris-Sorbonne et publiée en 2003 sous le titre Gide lecteur. Conservateur des bibliothèques depuis 2008, a été de 2008 à 2017 chargé des collections de photographie du XIXe siècle au département des Estampes et de la photographie de la BnF. Depuis 2017, conservateur au département des Manuscrits de la BnF, chargé entre autres des fonds Roger Martin du Gard, Paul Morand, Victor Segalen, Roland Barthes et Victor Hugo. Dans ce dernier fonds, a notamment accompli le catalogage intégral des dessins de Hugo, préalablement à leur numérisation.
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Gérard Audinet
Ce que j’aime dans les manuscrits, c’est qu’il y a des dessins
Victor Hugo a légué ses manuscrits à la Bibliothèque nationale. Paul Meurice a respecté cette volonté lorsqu’il a créé la Maison de Victor Hugo, n’incluant aucun manuscrit dans la collection alors même que son projet voulait « illustrer » tous les aspects de la vie et de l’œuvre du grand homme. Malgré cela, au fil du temps, le musée a réuni un fonds important de manuscrits. Si cela peut se justifier par la présence d’une bibliothèque de recherche en son sein, il n’en demeure pas moins que le manuscrit reste un objet problématique d’un point de vue muséal. Cette présence paradoxale du manuscrit dans la collection sera l’occasion de quelques réflexions autour de manuscrits dessinés – « manuscrits paradoxaux » – que l’intervention graphique rend hybrides au risque de les faire basculer dans le domaine des arts graphiques. Manière de se demander si le manuscrit ne serait pas le berceau du dessin hugolien…
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Gérard Audinet
Conservateur général du patrimoine (Ville de Paris), directeur des Maisons de Victor Hugo, Paris / Guernesey, depuis septembre 2010. Outre la politique générale du musée, la programmation des expositions et certains commissariats, s’est particulièrement impliqué dans la valorisation des collections, la documentation des œuvres, leur étude et leur publication en ligne. Pour conduire la restauration de Hauteville House, s’est intéressé à l’esthétique du décor hugolien.