
Le dossier de la revue Epistolaire no 48 se propose d’étudier un lien particulier, celui qui unit la correspondance à la biographie. La correspondance n’est-elle qu’un matériau informatif pour le biographe, ou celui-ci peut-il en tirer d’autres types d’enseignement ? Comment utiliser la lettre ? La correspondance peut-elle égarer le biographe ? Celui-ci utilise-t-il de la même manière lettres, journaux intimes ou textes autobiographiques de celui dont il raconte la vie ou accorde-t-il à ces différentes écritures de soi des places différentes ? Françoise Simonet-Tenant propose une réflexion générale sur les rapports entre lettre et biographie. José-Luis Diaz analyse avec acuité les relations privilégiées entre biographe et correspondance dans la seconde moitié du XIXe siècle. Geneviève Haroche-Bouzinac s’intéresse à l’exploitation que peut faire le biographe de la matérialité de la lettre. Stéphanie Genand s’interroge sur la trace mémorielle que constitue l’épistolaire chez Sade et Germaine de Staël, écrivains réfractaires à l’intime. Jean-Marc Hovasse montre ce que peuvent encore apporter les lettres inédites à la biographie de Victor Hugo. Pierre-Jean Dufief s’interroge sur l’utilisation des lettres par les frères Goncourt dans les biographies qu’ils ont composées et souligne que les biographes des deux frères se sont mis à leur école, découvrant dans leurs lettres le complément du Journal. Philippe De Vita compare l’utilisation de la lettre dans deux biographies de Jean Renoir, celle de Célia Bertin (1986) et celle de Pascal Mérigeau (2012). Hélène Gestern analyse l’apport indispensable qu’a constitué la correspondance échangée par le poète Armen Lubin avec Jean Paulhan, Henri Thomas, la peintre Madeleine Follain pour raconter la vie qu’il a menée en France.
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